Les chercheurs ont souvent produit des modèles pour expliquer la communication. Chaque modèle est lié à un contexte, à une époque et à un projet scientifique différents. Ce modèle agit selon Alex Mucchielli comme " un mécanisme perceptif et cognitif différents qui transforme la réalité en représentation." Il permet d'en voir certains aspects mais il en occulte également d'autres, ce qui fait qu'il n'est pas envisageable de penser à Un modèle unique de la communication mais à des modèles.
Le schéma de la communication présenté ci-dessous est un modèle souvent cité . Mais il faut insister sur le fait que ce schéma dit de la communication n'est qu'un essai de modélisation de la communication. Il ne faut pas l'envisager comme beaucoup le font trop souvent comme LE MODELE de la communication. Il emprunte à plusieurs théories que je vais succinctement rappeler ici.
La base de ce schéma est constitué par le modèle du télégraphe encore appelé modèle mathématique de l'information selon Shannon. Cette théorie est issue d'une réflexion sur les machines à calculer et sur les automates créés dans les années 1940. Elle est à associer à la cybernétique. Ces théories avaient pour but de décrire et développer le fonctionnement des mécanismes électroniques et biologiques. L'extension de leurs concepts aux comportements humains s'est produite pour de multiples raisons et renforça le modèle linéaire de la communication.
La théorie mathématique de la communication est née de la télégraphie et de la cryptographie, des efforts de l'ingénieur électricien Claude Shannon. Ce dernier était chargé chez Bell Telephone Laboratories de clarifier le processus de formulation de messages cryptés pendant la seconde guerre mondiale ainsi que d'optimiser la transmission des messages c'est-à-dire de répondre à la question suivante : Comment faire circuler le plus grand nombre de messages en un minimum de temps et cela sans perte? Il faut noter que cette démarche s'inscrit dans une vision instrumentale de la communication ce qui sera combattu plus tard notamment par l'école de Palo Alto entre autres.
Ce schéma est linéaire et on trouve deux pôles qui définissent une origine et une fin, la communication repose alors sur une chaîne de constituants : source, émetteur, canal, récepteur et destinataire. La source d'information produit un message (la parole au téléphone), l'émetteur ou encoder qui transforme ce message en signaux afin de le rendre transmissible (le téléphone qui transforme la voix en signaux électriques), le canal qui est le moyen utilisé pour transporter les signaux (câble), le récepteur ou decoder qui reconstruit le message à partir des signaux et le destinataire qui est la personne à laquelle le message est transmis.
Ce qui donne le schéma suivant dans le cas de la communication orale.
L'objectif de Shannon était de dessiner un cadre mathématique à l'intérieur duquel il est possible de quantifier le coût d'un message, d'une communication entre deux pôles en présence de perturbations aléatoires dites "bruit".
Le présupposé de la neutralité des instances émettrice et réceptrice s'est ainsi trouvé transposé dans les sciences humaines qui se sont réclamées de cette théorie. Or Shannon ne tenait pas compte de la signification des signaux c'est-à-dire du sens que lui attribue le destinataire.
Weaver viendra compléter à cet effet ce modèle.
On complète ce schéma en faisant appel à Norbert Wiener qui fut le professeur de Shannon. Wiener s'est imposé comme le père de la cybernétique que l'on peut présenter comme la science des machines ou de l'organisation. Il fonde sa réflexion sur le principe de la supériorité du tout sur les parties : chaque élément d'un organisme est fonctionnel et doit contribuer au maintien de l'ordre biologique global. Il introduit un processus de feed-back ou rétroaction, ce qui change la situation car un correcteur permettra ainsi de corriger une erreur ( de tir dans l'ajustement des tirs anti-aériens de DCA pour lequel Wiener était mandaté). Cela s'apparente dans le schéma de Shannon à un mécanisme de réduction du bruit, lui-même assimilé à l'incertitude.
Ce que l'on peut résumer par un schéma emprunté à Mucchielli.
La notion de référent vu dans le premier schéma fait quant à elle référence au modèle linguistique de Jacobson.
mercredi 11 octobre 2017
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