jeudi 29 octobre 2009

Qu'avait donc derrière la tête Yves Suty en préparant l'exposition "Che : du héros culte au culte de marque?"

Photographie de T. Bonnet

L'image du Che comme point de départ de l'exposition au Grand Théâtre d'Angers.
Comment l'image du Che s'est construite et comment elle a évolué au fil du temps.
Voir l'article posté le 29 octobre sur le blog : qu'avons-nous derrière la tête?
http://etaron-quavonsderrierelatete.blogspot.com/2009/10/quavait-donc-derriere-la-tete-yves-suty.html

mardi 20 octobre 2009

CM n° 5 Les approches scientifiques classiques des phénomènes de communication



Approches d'origine psychologique, psychosociologique

Paradigme structuro-expressif

L'objet final des études faites dans ce paradigme est l'organisation de la "personnalité" (en tant qu'organisation interne du psychisme) de celui qui s'exprime.
Le paradigme repose sur l'idée que tous les phénomènes de surface trouvent leur organisation profonde dans une "structure" sous-jacente que l'on peut faire apparaître. Ces phénomènes de surface sont les conduites, les attitudes et les expressions verbales des sujets. Les structures sous-jacentes étant leur psychisme.
Les communications qui sont faites par un sujet portent la marque de ses désirs, de ses motivations qui composent l'organisation interne. Les analyses et les études faites sous la lumière de ce paradigme sont des entreprises de "dévoilement" des ressorts intimes du comportement du sujet.
On retrouve principalement le modèle psychanalytique, des modèles motivationnels et des modèles attitudinaux.
Dans la théorie freudienne, la structure sous-jacente existe, elle est l'appareil psychique qui a une réalité biologique en tant que réservoir de pulsions.
Dans les théories motivationnelles, les motivations sont aussi des réalités inscrites quelque part dans le psychisme. Dans les modèles attitudinaux et logico-structural, tout se passe comme si le système logique guidant les conduites et les expressions existait.

Les niveaux de conscience selon Freud

L'inconscient:
Il représente le premier étage de la pyramide. C'est le siège de toutes nos pensées, nos motifs instinctifs et primitifs, nos souvenirs empreints d'angoisse et de souffrance auxquels nous ne pouvons avoir accès consciemment. En d'autres termes, cela est gardé dans notre esprit, mais c'est comme si on l'avait oublié. C'est le rôle du psychanalyste à aider son client à faire émerger ses contenus inconscients à sa conscience.
Le préconscient:
C'est le deuxième étage de la pyramide. Il est le siège de nos activités mentales qui ne font pas partie de nos pensées quotidiennes, mais dont on a accès en cas de besoin. Exemple: la première fois où l'on a été à l'école.
Le conscient:
C'est le troisième et dernier étage de la pyramide. C'est le siège de toutes nos pensées, sentiments et actions dont nous prenons instantanément conscience. Exemple: Je pense à faire du sport.

La structure de la personnalité
Freud a élaboré trois structures mentales. Ces structures se trouvent en partie ou en tout dans l'inconscient.

Le ça

La première structure, le ÇA se trouve complètement dans l'inconscient. C'est la partie de notre psyché qui se manifeste par nos pulsions instinctives (manger, dormir, agressivité, etc.). Le ça est plutôt immature, impulsif et irrationnel. Il est à la recherche immédiate du plaisir et de la gratification de ses besoins. Il est donc régi par ce que Freud appelle le PRINCIPE DU PLAISIR.

Le moi

La deuxième structure, le MOI, se trouve principalement dans le préconscient, mais une partie se trouve aussi dans l'inconscient et le conscient. Le moi correspond à la vision subjective et consciente que l'on a de nous. Le moi fait l'équilibre entre les demandes immédiates du ça (ex. avoir du plaisir) et la réalité de l'environnement extérieur (ex. travailler à une tâche difficile). Le moi planifie, résout et raisonne le ça. Il est donc régi par ce que Freud appelle LE PRINCIPE DE LA RÉALITÉ.


Le surmoi

La troisième structure, le SURMOI, est moins consciente que le moi. Elle joue le rôle de ''conscience morale'' en ce sens que c'est ce que nous intégrons comme étant une liste de choses inacceptables socialement (ex. ne pas parler en même temps que quelqu'un). Elle joue aussi le rôle ''d'idéal du moi'', c'est-à-dire lorsque nous nous imposons des choses à faire ou à être pour répondre à nos idéaux. Le surmoi est donc régi par le PRINCIPE DE LA MORALITÉ.

Le surmoi est aussi dirigé par le Moi car le surmoi vise souvent la perfection dans ses idéaux et est parfois irréaliste. Le moi fait donc l'équilibre entre les idéaux et la réalité extérieure.

Les mécanismes de défense
Lorsque le moi ne réussit pas à satisfaire les besoins du ÇA et du SURMOI, celui-ci devient anxieux. Étant donné que l'anxiété n'est pas agréable, le moi réagit inconsciemment en évitant de vivre cette anxiété et de résoudre les conflits qui lui sont sous-jacents.. On parle alors de ces réactions insconscientes comme étant des ''mécanismes de défense''. Un des plus importants mécanismes est le REFOULEMENT, c'est-à-dire lorsque le moi empêche les pensées anxieuses d'accéder au conscient. C'est une des premières formes de réduction de l'angoisse bien qu'il en existe d'autres ( le déplacement, la négation, la rationalisation, la sublimation, etc.)

Le modèle canonique de l'expressivité humaine

Les 4 niveaux
On trouve un premier niveau de profondeur, le plus profond, (souvent inconscient) où se trouvent les désirs, motivations, valeurs fondamentales rassemblés en un système plus ou moins cohérent. C'est ce qui forme la logique profonde de l'individu, qui va servir de soubassement à la grille de perception de l'individu et "prédispositions envers les choses du monde".
Puis un second niveau, siège des attitudes, un troisième niveau, où l'on retrouve les conduites et au dessus le quatrième niveau où sont localisées les opinions.
Chaque niveau d'expressivité fonde le suivant. A l'inverse chaque niveau révèle le précédent. Une étude des attitudes permet de révéler les désirs et les valeurs qui les sous-tendent. C'est le propre des méthodes d'analyse de contenu que de permettre de remonter aux niveaux antérieurs, plus profonds.

La théorie de l'émission
C'est une théorie implicite qui explique que les communications sont soit
Des verbalisations
Des conduites en actes
Ces expressions sont toujours à rapporter à l'émetteur.

Il s'agit donc de mettre à jour l'organisation du psychisme de celui qui parle, organisation qui peut se représenter sous forme de grille de codage et que l'analyse tente de restituer.

I Quelques exemples d'analyse de contenu

Analyse automatique des orientations du discours
Avec ces méthodes, il s'agit d'analyser de nombreux textes pour déceler les "tendances" ou dans les discours ou oeuvres de tel personnage ses orientations d'esprit et ses préoccupations.

Analyses fondées sur le repérage des attitudes
Une attitude est un état d'esprit ou une prédisposition générale psychologique envers quelque chose: cette prédisposition oriente dans un certain sens toutes les interactions avec l'objet en question. Exemple: "Ils ont une attitude de méfiance envers la direction." Concrètement cette prédisposition va se traduire par des attitudes corporelles et par des conduites définissant le "rôle" tenu par le sujet.
La grille de Bales est un outil destiné aux observateurs pour repérer les attitudes dans les communications de groupe.

Repérage des communications défensives
La communication peut être une stratégie complexe mise en oeuvre par un sujet pour préserver son être. L'individu va tenter des essais négociés avant la crise dans le but de sauvergarder ses intérêts psychologiques profonds et sa valeur sociale. Ces stratégies sont appelées "communications de défense sociales" ou "communications de défense transpersonnelles". Ce concept est dû à R. D. Laing, chef de file du courant de l'antipsychiqtrie des années 1960. "Par ces défenses", dit-il, le moi tente de diriger la vie intérieure de l'autre pour protéger la sienne. " On repèrera ainsi des formes spécifiques de communication pour se protéger comme la "communication mensongère de conformité", l'inhibition de la communication, le blocage ou les communications défensives de séduction, les communications défensives de mise à l'abri comme les excuses sociales, les communications défensives d'agression, etc.

L'analyse métaphorique psychanalytique
Ici, l'analyse recherche le contenu latent, dissimulé sous le contenu manifeste et masqué par lui. Elle s'appuie sur l'idée fondamentale que l'expression du sujet exprime les pulsions inconscientes refoulées. Les clés symboliques qu'utilise la psychanalyse sont assez connues. On se situe d'abord dans le domaine de la vie affective et sexuelle, on fait ensuite une réduction métaphorique des principaux éléments du récit traité. Exemple : l'hiver de la vie pour la vieillesse. D'où l'on peut conclure à l'endormissement des besoins sexuels.

Analyses mythographiques
Les tenants de ce type d'analyse se réfère à la théorie du psychisme de C. G. Jung. Il s'agit pour ces chercheurs de retrouver dans les productions expressives humaines les "traces vivantes des mythes dont les symboles et les archétypes reprennent l'essentiel du message." Exemple : l'eau pure, le feu purificateur, la mère nourricière, le voyage initiatique. Après avoir débusqués ces fragments, il faut faire un travail interprétatif, appelé travail herméneutique symbolique.

II Approche de psychologie sociale de Palo Alto

Le paradigme interactionniste-systémique de Palo Alto
C'est un ensemble de concepts liés entre eux par des principes de fonctionnement.

Le système des interactions
Pour Watzlawick, un système de communication est un ensemble d'interactions qui donne sens à une action qui s'insère en son sein. Une communication analysée seule n'a pas de sens.

Les règles d'échanges
Les jeux de comportement, si variés au début des premiers échanges vont se raréfier ainsi que les sujets dont ils peuvent discuter.

Le changement systémique
Pour l'école de Palo Alto, un sujet n'existe pas à cause des déterminations internes de son psychisme mais à travers le système d'interactions dans lequel il est inséré. Les modifications de ce système d'interactions peuvent modifier son être. Ce point de vue revisite la notion de changement et de non-changement. Pour réaliser un changement il ne s'agit plus d'agir sur une cause ou sur un acteur mais sur le système des interactions dans lequel une entité malade est insérée.

L'intervention thérapeutique
La conduite pathologique d'un acteur social n'étant pas le produit d'un déséquilibre interne de cet acteur, il convient d'explorer pour le thérapeuthe ce que fait le sujet pour surmonter ce qu'il vit comme une épreuve. D'où la grande idée, "la solution constitue le problème". En effet, le système en préconisant une pseudo solution génère le problème.

Le cadrage et le recadrage
Il faut inclure le contexte dans lequel le phénomène se produit. Il s'agit pour Watzlawick, de redéfinir la situation pour changer le sens des rapports entre les acteurs. Ainsi, "en se centrant sur le seul comportement d'un individu, on peut le déclarer malade, pathologique alors que ce comportement replacé dans le contexte des interactions avec les autres membres de son groupe n'apparaît plus comme pathologique mais adapté."

La construction des réalités secondaires
Watzlawick distingue deux niveaux de réalité. Celle du premier ordre est objective car issue de l'observation d'une action alors que l'analyse fournie pour comprendre l'action est du second ordre.

Si l'objet de l'étude de l'école de Palo Alto est le système des communications, cette étude n'a pas débouché sur une modélisation et par conséquent les règles méthodologiques qui permettent cette modélisatioin font défaut.

La métacommunication
Les auteurs de cette approche systémique considèrent que la communication est constituée d'un contenu et d'une relation, nature du lien qui unit les protagonistes. La métacommunication est "la communication sur la communication", il s'agit donc de la signification de l'échange. Ainsi quand je dis "Levez-vous, c'est un ordre ou Je plaisantais" en sont des exemples verbaux.

Pour aller plus loin :
http://www.wat.tv/video/ecole-palo-alto-methode-paradoxe-1jqqn_1iz4o_.html
WATZLAWICK P. Sur l'interaction, Paris, Seuil
WATZLAWICK P. Une logique de communication, Paris, Seuil
http://azariel-cineblog.blogspot.com/2009/05/analyse-filmique-2-chapitre-3.html ,compilation de notes de cours concernant le cinéma et plus particulièrement l'analyse des mythes

mardi 13 octobre 2009

TD n° 2 14-15/10 La personnalisation de la vie politique: une corruption de la démocratie?




Objectifs:

Montrer
aux étudiants, à travers un exemple, un fait de société, ce qu'est une problématique communicationnelle et leur donner des éléments de réponse pour pouvoir traiter une question d'examen.

Point de départ:

Les débats qui secouent le PS et l'UMP au sujet de l'affaire Mitterrand, accusé par Marine Le Pen de faire l'apologie du tourisme sexuel à travers son livre, La mauvaise vie. Les médias relayant (amplifiant) la querelle.


Éléments de réponse:

S'attarder sur le mot personnalisation, sur l'opposition entre ce mot qui renvoie à la personne, l'individu, le privé alors que le collectif est sous entendu par le mot politique.
Les médias de divertissement et de débat à travers les reality shows, ou émissions du genre Vie privée, vie publique,de Mireille Dumas ou Striptease, ont depuis un certain temps brouillé les frontières entre l'espace public et la vie privée. La communication politique semble à son tour atteinte par ce phénomène. On assiste de plus en plus à une mise en scène de l'acteur politique, de son discours, pouvant aller jusqu'à la confession.
En France le phénomène est relativement récent et pas encore perçu favorablement car il existe une forte tradition républicaine qui valorise la représentation et les processus institutionnels. Cette tradition vise l'impersonnalisation du pouvoir. Les présidents de Gaulle, Pompidou, Mitterrand en sont l'illustration. Les premiers écarts, timides, sont le fait de Valéry Giscard d'Estaing que l'on voit jouer au football ou de l'accordéon, s'invitant chez les Français. Toute mise en avant de la personne dans l'action politique est vue comme une dégradation, voire une corruption de l'espace public au sens habermassien. Ceux qui s'y livrent sont taxés de populisme, de démagogie. L'Etat doit être servi par des serviteurs anonymes.


La notion d'espace public est dûe à Habermas (Kant fut le premier en philosophie a utilisé ce terme).
Jürgen Habermas (1929) est un philosophe et sociologue allemand, qui s’est fait connaître surtout par ses travaux en philosophie sociale. Penseur difficilement classable, il combina le matérialisme historique de Marx avec le pragmatisme américain, la théorie du développement de Piaget et la psychanalyse de Freud.

Espace public: Dans sa thèse, Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Habermas décrit le "processus au cours duquel le public constitué d'individus faisant usage de leur raison s'approprie la sphère publique contrôlée par l'autorité et la transforme en une sphère où la critique s'exerce contre le pouvoir de l'Etat." Il montre comment, au XVIIIème siècle en Angleterre, les réunions de salon et les cafés ont contribué à la multiplication des discussions et des débats politiques, lesquels jouissent d'une publicité par l'intermédiaire des médias de l'époque.
Aujourd'hui cette notion d'espace public fait débat au sein des sciences de la communication notamment sur la question de la raison (modes de rationalité des individus qui sont guidés par des motifs logiques ou par des intérêts et des passions d'où découlerait une stratégie). L'autre débat concerne la définition du politique: espace institutionnel dit politique ou celui plus large des relations de pouvoir et d'identité entre individus et groupes sociaux.


Si l'on cherche des synonymes possibles de personnalisation, on trouvera individualisation, personnification, poepolisation. Les hommes politiques peuvent rechercher sciemment l'exposition médiatique ou en être victimes. Ainsi on peut dire de Bernard Tapie qu'il est né dans les médias qui l'ont ensuite condamné. La France ne ferait que suivre ce qu'il se passe ailleurs.

La présidentialisation du régime effectuée par de Gaulle a certainement accru la perception d'un pouvoir personnel. Mais la recherche d'un lien direct avec le peuple par l'intermédiaire des médias n'impliquait pas l'exhibition de l'intime comme nous l'a fourni la dernière campagne présidentielle française. Une étape a été franchie par le candidat-président Sarkosy avec les révélations de son divorce, de son remariage, de l'exposition de son corps à la plage.
La politique est un jeu à trois acteurs, les hommes politiques, les médias et l'opinion publique. Or, la culture de l'individu, mêlée au marketing politique incitent à vendre l'homme politique comme un produit, conduisant à une recherche effrénée de la notoriété et au dévoilement du privé.


La personnalisation a pu ainsi au fil de l'histoire:
-apparaître comme un principe de représentation (tel le César à Rome, le Roi, PS= Mitterrand)
-relever du charisme (Kennedy, Obama)
-s'identifier au look et à la notoriété (Tapie)
-manifester la confusion public-privé
-mais aussi répondre à une transformation profonde de la relation gouvernants-gouvernés
en effet, face au déclin des grandes idéologies et à la montée des exigences des individus à l'égard des institutions, les politiques se doivent de proposer un visage plus humain et déployer des signes de proximité avec les électeurs. La question étant de savoir jusqu'à quelles limites.

Pour informations:
Les tyrannies de l'intimité de RICHARD SENNETT

Valéry Giscard d’Estaing, l’accordéon et le football… Un chic type proche du peuple http://compubmarket.wordpress.com/2009/08/28/valerie-giscard-destaing-laccordeon-et-le-football-un-chic-type-proche-du-peuple/ où l'on voit le futur président jouer au football et de l'accordéon

CM n° 4 Les différentes approches des phénomènes de communication




Objet d'étude :
Les SIC ont pour objet l'étude de la communication

Premier pôle:
Se situe à l'interface des neurosciences et des sciences cognitives (rapport communication et cerveau : perception, traitement de l'image et du langage)

Deuxième pôle ;
à l'interface des sciences cognitives et sciences physiques pour l'ingénieur (centré sur les problèmes de communication entre l'homme et la machine)

Troisième pôle :
centré sur les sciences de l'homme et de la société (étudie la communication entre l'individu et les collectivités ainsi que l'impact des techniques de communication sur le fonctionnement de la société)
10 disciplines sont ici mobilisées : philosophie, économie, droit, science politique, géographie, histoire, anthropologie, psycho-linguistique, sociologie, linguistique. Les SIC sont donc interdisciplinaires

Difficulté d'une réflexion sur la communication
Que met-on sous le vocable communication?
Terme vague qui recouvre beaucoup de pratiques différentes, de plus c'est une des activités humaines à partir desquelles l'homme a le moins de distances, puisqu'elle est directement constitutive de son rapport au monde.
Une définition scientifique est-elle possible?
Depuis les guerres mondiales le public a une méfiance vis-à-vis des médias qu'ils considèrent comme des instruments de manipulation. Les médias ont en effet souvent été les instruments de la propagande.
Voir l'école de Francfort avec Adorno notamment.

Les différentes approches On distingue deux grands pôles : les approches classiques et des nouvelles approches.
Les approches classiques
D'origine psychologique, psycho-sociologique, linguistique, sociologique
Nouvelles approches
Médiologie, Par la communication-processus, Par la systémique des communications

La communication en marge des savoirs
La naissance des SIC correspond à une urgence pédagogique et théorique, l'un des pionniers fut le Canadien McLuhan
En France,Les SIC sont nées dans les universités du désir d'adapter leurs filières à des débouchés inédits et à l'essor rapide de nouvelles professions. Dans le champ intellectuel, cette discipline a surgi d'une interrogation anthropologique sur la redéfinition de la culture, identifiée aux différentes manières de communiquer, et d'abord centrée dans les années 60 sur l'échange et la formalisation linguistiques (Lévi-Strauss, Barthes ou Jakobson).
En 1974 sous l'impulsion d'Escarpit (1918-2000), création de la Société Française des Sciences de l'Information et de la Communication (SFSIC)
Discipline universitaire depuis 1975
Volonté de faire de cette interdiscipline une science spécifique
Volonté de construire une spécificité scientifique.


Éclatement du paradigme fondateur
Un noyau dur des études réside dans l'histoire des techniques du traitement et de la transformation des messages représentée par la théorie mathématique de l'information selon Shannon et qui va constituer ce qu'on appelle le paradigme fondateur ou originel.
Avec l'éclosion du collège invisible de Palo Alto, le modèle de la communication-transmission est fortement contesté, voire combattu. Ces anthropologues, sociologues, psychologues, psychiatres nord-américains ont proposé à travers leur porte-parole, Paul Watzlawick, un paradigme très éloigné du premier, celui de l'orchestre. Ce dernier ne fut pas accepté par toute la communauté de chercheurs en sciences de l'information et de la communication. Beaucoup ont pensé qu'il ne s'agissait là que d'une nouvelle psychologie sociale clinique.
Certains membres de la communauté scientifique se sont tournés vers un autre système de références théoriques issu de la critique du paradigme originel techniciste. Ils ont retenu les référents proposés par la nouvelle école de Francfort représentée principalement par Habermas. L'orientation est clairement post-marxiste et ils veulent dénoncer les distorsions de la communication faites le plus souvent par les différents pouvoirs politiques.

3 systèmes de référence principaux:
La communication transmission avec le modèle originel du télégraphe
La communication-participation représentée principalement par l'école de Palo Alto
La pragmatique universelle dans le sillage de Habermas
A ces trois systèmes, vont venir se greffer une multitude d'approches issues de la linguistique, de la sociologie, la psycho-sociologie, etc. visant à introduire différents référents scientifiques pour étudier les phénomènes de communication.

Qu'est-ce qu'une approche scientifique des phénomènes de communication?
Recherche de la compréhension du fonctionnement des phénomènes
On ne peut se contenter de raconter ou de rapporter les phénomènes ou encore de faire part de ses impressions et sentiments à leur propos.
Une approche scientifique nécessite une compréhension du pourquoi et du comment.
Des théories et des concepts
L'approche pour être scientifique doit s'appuyer sur des théories, des concepts et des méthodes connues. cette dernière connaissance permettant à d'autres chercheurs de valider la recherche.
il y a des concepts théoriques qui se rapportent à des aspects non observables et des concepts empiriques qui eux se rapportent à des aspects observables.
Si d'une façon générale, les SIC visent à rendre intelligibles les phénomènes de communication, les chercheurs ne devraient pas parler de "communication" sans faire référence à la théorie dans laquelle ils se situent. Ainsi on aurait la communication-transmission, la communication-expression de l'organisation psychique, la communication-langage, communication-parole, etc.Crédits photographiques; la forêt suspendu de Lucie Lom par Jean-françois Rabillon

Introduction aux S I C

PROGRAMME DÉTAILLÉ


Jeudi 17 septembre
CM: Introduction: présentation du cours, objectifs et méthodes

Historique, aperçu des différentes sciences regroupées sous ce vocable.
Émergence des problématiques communicationnelles dans le champ des Sciences
Humaines.
Bibliographie commentée .

Vendredi 2 octobre
CM: Les domaines d'étude des SIC

Quatre principaux domaines d'étude des sciences de l'information et de la communication:
Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (N. TIC), les mass médias, les communications publicitaires et ses prolongements (communication sociale et communication politique), et
les communications d'entreprise.







Jeudi 8 octobre
TD : Émergence des représentations de la communication
Essais de modélisation de la communication, commentaires, schéma du modèle utilisé en prise de parole en public


Mercredi 14 et jeudi 15 octobre
TD : Les pratiques communicatives de la vie quotidienne
La personnalisation de la vie politique est-elle un danger pour la démocratie
Atelier centré sur les moyens utilisés par le conversant pour gérer les facteurs affectifs de l'interaction, le processus empathique.
Exemple de problématiques communicationnelles abordées par les SIC : Espace public et vie privée, la personnalisation de la vie
politique.


Vendredi 16 octobre
CM: Les différentes approches scientifiques des phénomènes de communication
Introduction: Le paradigme fondateur, la volonté de construire une spécificité scientifique, la recherche de la compréhension du fonctionnement des phénomènes.


Vendredi 23 octobre

CM: Les approches scientifiques classiques des phénomènes de communication
Les approches d'origine psychologique et psychosociologique: Le paradigme structuro-expressif, les méthodes d'analyse de contenu, l'approche de psychologie sociale clinique de Palo Alto.


Vendredi 6 novembre

CM: Les approches d'origine linguistique
Le paradigme sémiologique, les analyses de contenu sémantiques, les analyses de contenu sémiologiques, les approches d'origine sociologique.


Jeudi 12 et vendredi 13 novembre

TD: Erving Goffman
Les N. TIC et la démocratie
Les rituels d'interaction.
Le village glo
bal de McLuhan.


Vendredi 20 novembre
CM: Les nouvelles approches des phénomènes de communication
La médiologie: théorie, problématique et objet d'étude et méthode.
La communication-processus : concept.